Deux ans de diagnostic, de thérapie et de travail au quotidien me permettent désormais de comprendre différents schémas, sans pour autant réussir à mettre des actions en face.
Voilà quelques temps que les migraines sont davantage présentes. Elles sont fortes, elles sont longues, mais elles apparaissent surtout souvent à la suite des mêmes événements. Intéressant.
La période est plutôt compliquée avec beaucoup d’interrogations et des décisions à prendre. Le moral est en baisse. Je finis les journées sur les rotules et je subis tous les stimuli sensoriels. Le moindre geste des filles peut déclencher des douleurs intenses si elles ont le malheur de m’effleurer, sans un contact franc et appuyé. C’est un premier point très difficile à gérer. Elles n’y sont pour rien si je dysfonctionne ainsi, et elles sont encore petites pour vraiment comprendre ce qu’il se passe. Et puis avouons-le, ce n’est pas chouette pour elles de voir leur papa se raidir et crier, parfois de douleur, lorsqu’elles ont le malheur de m’effleurer. Elles ne font rien de mal, et pourtant c’est d’une violence difficile à croire. Y compris pour moi.
De ces éléments découle une gestion sensorielle difficile. Je suis toujours à la limite de l’explosion. Mais je fais au mieux, même si le résultat n’est pas satisfaisant. Le quotidien de papa, le télétravail et la vie en milieu très rural font que j’ai aussi besoin de voir du monde, d’avoir une vie sociale. Mais ça rajoute une charge et une fatigue que je ne peux pas vraiment me permettre. Alors je serre les dents, je prends le meilleur de ces moments. Mais quand je rentre chez moi après avoir pris mon shoot de vie sociale, que l’animal grégaire est rassasié, que je me retrouve seul à « décharger » de ce que je viens de vivre, le corps relâche et manifeste son mécontentement.
Ainsi, un des schémas qui semble se dégager pourrait être résumé par : Sociabilisation = surcharge sensorielle = migraine. C’est très simplifié, mais l’idée est bien là.
Voilà, faire quelque chose qui devrait nous faire du bien en rajoute, et fait souffrir aussi en contrepartie. Le schéma se répète, et je le comprends désormais, mais je n’ai pas de solution satisfaisante à mette en face. Je dois réussir à définir ce que m’apportent ces interactions sociales par rapport à ce qu’elles me coûtent. Le calcul est complexe.
Deux ans, ce n’est pas assez pour aller vraiment mieux. Patience.